Le cavalier arrivait au point de Rendez-Vous fixé. Il eut un léger rire intérieur en voyant la disposition des tentes.
Certes, l'emplacement était adéquat :
une butte de terre dégagée, sur laquelle quelques arbustes et caillasses offraient des postes défensifs naturels.
Mais en son for intérieur, il en repéra instinctivement les failles. Bien qu'efficace contre une attaque en règle, le camp était surdimensionné et les abords
difficile à surveiller. L'on pouvait toujours essayer de se faufiler. Au pire, il avait aussi repéré une petite butte. Même si elle était assez éloignée, elle
restait à portée de l'arc d'un nomade des steppes.
Il décida de s'engager discrètement en contourner la butte, il grimpa alors un versant abrupt situé à l'opposé. Il entendait les voix rauques de compagnons d'armes
enivrés. Contant probablement des histoires de victoires et de catins
.
Tapi comme un lynx, il franchit le bord de la petite falaise puis alla se réfugier en rampant dans un petit buisson. De la il pouvait observer un groupe armés. Ils
ne portaient pas l'uniformes des gardes de Tarantia ou de l'armée régulière. Cependant ils donnaient l'impression d'être de ceux qui connaissent la fureur des
combat et qui s'enivrent de l'odeur âcre du sang mélangé à la chair brulée au moment de la victoire.
Il y avait la Un homme agé en robe richement brodée, aux airs de comploteur. Il devisait en compagnie d'une femme brune, probablement à propos d'un hypothétique
plan de bataille. La femme, penchée sur un table pliante sur laquelle étaient posées des cartes, portait un pourpoint de mailles qui laissait deviner une poitrine
ferme, mais charnue
.
Un peu plus loin deux colosses riaient et buvaient en jouant aux osselets à même le sol. Un autre type, plus filiforme et pourtant robe, observait le jeu en
retrait. L'espadon titanesque accroché dans son dos contrastait avec
son aspect de scribe Stygien et lui donnait une apparence étrange, grotesque et inquiétante.
L'homme recroquevillé sortit alors de son buisson. Son arc, en position de tir, dépassait du patchwork de fourrures de loup qui lui faisait office de manteau.
Pourtant, on ne discernait de flèche prête à tirer.
Lorsqu'il fut suffisamment proche, il s'adressa à la compagnie d'une voix forte et claire.
Lyngail, Aernys, j'aurais pu vous embrocher tous les deux d'une seule flèche ! Vous devriez faire surveiller la falaise nord.. Un oeunuque stygien aurait pu vous
surprendre !
Un rire tonitruant jaillit de l'un des colosse. Le géant Cimmérien au le crâne chauve arborait un sourire carnassier que soulignait une barbe claire. "Haa ! L'Ami
Subotai, tu es quand même venu !".
Aernys, ne daigna pas se retourner. Il lui lanca d'une voix calme.
- Nous t'attendions Subotai. Nous avons eu vents de ta venue par nos espions qui surveillent les allées et venues aux portes de Tarantia.
L'archer remarqua alors une ombre dans l'une des tentes, puis il devina le reflet de la lune qui dansait sur fil d'un stylet. L'idée l'effleura : l'approche était
peut être plus hasardeuse que ce qu'il avait d'abord cru.
D'un geste gracile, l'archer replaça son arc dans son dos, puis s'approcha. Il fit un signe de salut viril, mais respectueux.
- oui Ruda, comme te l'a dit, je suis venu. J'ai bien réfléchi. Je suis maintenant prêt à rejoindre vos rangs. Alors je viens me présenter à vos pairs. Enfin à ceux que je ne connais pas encore.
...
[A suivre]